Mèche rebelle, un grain de voix à la Etienne Daho, Benjamin Biolay est la nouvelle coqueluche de la chanson française. Maître d'oeuvre du retour d'Henri Salvador, le trentenaire a aussi ciselé les albums de jeunes pousses (Coralie Clément, Keren Ann) et de leurs soeurs aînées (Valérie Lagrange et Juliette Gréco). Avec N-, enrobé de mélodies charmeuses, l'heureux mari de Chiara Mastroianni, qui offre sa voix sur quelques chansons, nous dévoile son côté sombre.
Marie Claire : Pourquoi un disque aussi « négatif » ?
BB : L'envie d'autre chose. Je venais d'écrire un album de bossa-nova ensoleillé pour CC. Les textes sentent le soufre, les musiques restent positives.
L'album Négatif est traversé par des personnages plutôt troubles...
Oui, mes chansons parlent d'un violeur, de fétichistes, de voyeurs, d'un « star-académicien » dépressif. J'ai toujours été fasciné par les serial-killers, comme l'Américain Ed Kemper. Leurs actes ont toujours un sens. Ils mettent à jour les frustrations d'exclus d'une société.
Votre face obscure ?
J'ai grandi dans une cité-dortoir. Le discours enragé des groupes NTM et IAM me parlait. A l'âge de 15 ans, j'ai quitté un peu sauvagement mes parents pour Lyon. J'y ai mené une vie d'excès. J'avais le don de débaucher des jeunes filles de bonne famille !